Comment bien associer ses aliments ? La pratique    

     J’ai présenté dans la première partie de ce dossier consacré aux combinaison alimentaire les différentes théories de Herbert Shelton. Dans cet article, nous verrons en pratique comment associer ses aliments selon cet hygiéniste.

  • En pratique

    Schéma simplifié des combinaisons alimentaire selon Shelton

Selon Shelton, il faudrait:

– Consommer les glucides simples (ex: fruits) seuls ou selon leur acidité (voir plus haut) ;

– Consommer les melons et pastèques seuls (ou éventuellement avec les fruits si l’on supporte la combinaison) ;

– Consommer les féculents (céréales, tubercules…) avec les légumes verts et les lipides seulement. Les tempéraments sanguins pourraient les consommer avec des fruits doux.

– Consommer les légumineuses seulement avec les légumes verts ;

– Consommer les protéines (viande, poisson, œuf, fromage) seuls ou accompagné de légumes verts ; Les tempéraments sanguins pourraient les consommer avec des fruits doux.

– Consommer les lipides (graisses et huiles) éloignés des protéines mais accompagnés par les légumes verts et les féculents (sauf légumineuses). La combinaison avec les fruits est également acceptable ;

– Consommer les légumes verts avec tous les aliments sauf avec le lait frais;

– Consommer le lait frais seul ou avec des fruits acides (agrumes, tomate, ananas…) ;

– Ne jamais consommer de dessert.

(NDLR : A noter que d’autres naturopathes ou hygiénistes ont travaillé sur la problématique des combinaisons alimentaires. C’est le cas de Désiré Mérien, auteur prolifique d’ouvrages sur la santé et la naturopathie. Les associations alimentaires selon ce dernier sont un peu différentes mais de manière générale les bases sont identiques. Pour plus de clarté, j’ai choisi de traiter exclusivement des combinaisons de Shelton dans cet article.)

  • Dans quel but?

     En partant du postulat que les règles de combinaison alimentaire établies par Shelton sont justifiées, on peut affirmer que pratiquer ce type de régime permet :

– une meilleure digestion
– d’économiser ses enzymes digestives (et donc par extension l’utilisation de l’énergie vitale)
– de diminuer la production de déchets (éléments mal digérés, fermentés etc.)
– une perte de poids (par déficit calorique)

Ce régime s’apparente beaucoup aux monodiètes consistant à ne consommer qu’un aliment au cours d’un repas, d’une journée ou plus (exemple : monodiète de pomme avec compote, pomme crue, pomme cuite etc).

Très utile lors de  troubles tels que l’excès de putréfaction et les flatulences associées, les ballonnements, la mauvaise haleine, la sensation de fatigue après le repas ou encore le surpoids dû à une alimentation excessive.

Toutefois, à long terme ce type de régime risque d’entrainer des carences par manque d’apport en nutriments, notamment en protéine. En effet, il est important d’apporter à l’organisme l’ensemble des acides aminés essentiels à la fabrication de nouvelles protéines. Pour cela, il convient d’associer légumineuses et céréales au cours du même repas ou au sein de la journée. De nombreux plats traditionnels sont basés sur ce principe (riz / haricot rouge d’amérique latine, semoule / poids chiche du couscous etc).

Avec le régime de Shelton, cette association est interdite. Outre ce risque de carence à ne pas négliger, il est évident que suivre le régime de Shelton sur la durée est très difficile sur le plan social.

En naturopathie, on recommande généralement une durée de 3 semaines à 1 mois de régime dissocié, avant de repasser à un régime normal ou alternatif (voir plus bas).

  • La répartition 80/20

Il existe plusieurs alternatives au régime dissocié de Shelton qui, je trouve,sont plus intéréssantes pour la plupart des cas.

Il existe notamment la répartition 80/20 qui consiste à choisir ses aliments selon cette répartition :

Déjeuner et dîner

– 60 % de légumes.Répartition alimentaire 80/20
Les 40 % restants se composent de :
80 % de protéines animales (viande, poisson, œuf)
20 % de féculent (céréales, légumineuse, tubercule…)

(NDLR : répartition inversée au diner donc 80% de féculents et 20% de protéines)

Je conseille de consommer les 80% de protéines (dans les 40% qui ne sont pas des légumes) plutôt le midi. Je ne suis pas particulièrement adepte de la chrononutrition mais malgré tout je pense qu’il est préférable de prendre un repas moins copieux et plus digeste avant d’aller se coucher. Sans étude scientifique à l’appui, il me parait logique qu’un gros plat de viande riche en protéine et en graisse sera peu digeste et donc peu conseillé au moment du coucher.

Petit déjeuner

D’après mes propres observations, le petit déjeuner semble être le repas de la journée le plus difficile à modifier par les individus. Peut être est-ce dû au fameux dicton erroné « le petit déjeuner est le repas le plus important de la journée » . Ou alors peut être que les personnes ont besoin de leurs aliments « réconfort », « booster », « plaisir » avant d’aller au travail? Chacun aura sa réponse évidemment. 

Pour cette raison, je ne suis pas « exigeant » en terme de qualité de petit déjeuner que je conseille. Bien sûr, les aliments industriels et le grand bol de café dès le réveil sont à mon sens fortement déconseillés. Mais, je ne suis pas contre un classique pain semi-complet ou complet (ou du même type) avec du beurre et de la confiture. L’essentiel est que la personne digère bien ce mélange pourtant déconseillé par Shelton et qu’elle n’éprouve pas de gros coups de fatigue en milieu de matinée.

A choisir, je conseille évidemment des petits déjeuners plus sain de type tout fruits ou alors le célèbre miam o fruit de France Guillain. Cliquer ici pour en savoir plus.

La crème Budwig de Cathérine Kousmine est également intéréssante. Cliquer ici pour la découvrir.

Il est très facile de concevoir son propre petit déjeuner sain. Vous retrouverez en cliquant ici un exemple d’en cas ou de petit déjeuner rapide réalisé par ma compagne.

  • En bref

On l’a vu, le régime dissocié de Shelton impose beaucoup de restrictions qui non seulement risque de favoriser diverses carences nutritionnelles à moyen terme mais aussi qui est difficile à conjuguer avec une vie sociale.

En outre, les arguments que Shelton avait proposé en son temps n’ont pas tous de justification scientifique solide.

Bien que j’aie passé beaucoup de temps à faire de la recherche bibliographique pour rédiger cet article, il est possible que j’aie loupé des sources qui auraient pu aller dans le sens de Shelton.

D’autre part, et je tiens à le souligner car c’est une notion qui à mes yeux est valable pour l’ensemble des informations que je vous livre sur mon site Supernaturo ; la justification scientifique n’est pas selon moi, indispensable pour valider une théorie.

Beaucoup de notions, de concepts, d’éléments qui fonctionnent en médecine naturelle sont le fruit de travail empirique seulement. Trop souvent, on catégorise ces méthodes empiriques de charlatanisme.
Le meilleur scientifique c’est nous même.

Pour autant, si elles sont valables pour nous, alors pourquoi attendre nécessairement une justification scientifique ?? Parce que cela nous rassure ? parce que l’Homme a besoin de tout comprendre, de tout contrôler ?

Malgré ma formation scientifique et mon grand intérêt pour les sciences en général, j’ai compris que la Santé, la vie humaine et ses lois physiologiques dépassent le seul cadre du paradigme scientifique. A mon sens, vouloir toujours attendre des réponses de la part de la science, c’est limiter soi même la conception de sa vie, de son environnement, de son fonctionnement biologique.

Essayer, essayer, essayer. A partir du moment, bien sûr, où ce n’est pas dangereux et que vous avez demander conseil à votre naturopathe.

Tout le monde ne va pas être de mon avis mais selon moi si quelque chose fonctionne pour vous et qu’il vous permet de conserver la santé, alors pas besoin de justification scientifique.

Je pense que l’essentiel n’est pas de découvrir ce qui marche ou non en matière de santé et de le prouver, mais plutôt de déterminer ses propres moyens pour acquérir et conserver la santé. Le travail d’un naturopathe, mon travail en tout cas, est certes de vous rediriger dans le sens de la Santé et de ses Lois mais également de vous faire acquérir une meilleure perception de vous-même et de votre fonctionnement.

Je ne suis pas médecin, je ne soigne pas, je ne guéris pas, je conseille et je guide seulement votre organisme vers le retour à son équilibre naturel intrinsèque.

En espérant que ces deux articles sur la combinaison alimentaire vous ont été utiles, je vous retrouve très bientôt pour parler d’un autre sujet.

Philippe France.

 
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